Le code de déontologie du journaliste

La déontologie prend en compte l’ensemble des règles et devoirs qui régissent une profession. Le code de déontologie journalistique est donc un recueil, un ensemble de droits et devoirs que le journaliste est appelé observer dans l’exercice de sa profession.

Comme le médecin détient le pouvoir de vie ou de mort sur son patient, le journaliste porte le poids de la responsabilité du bien être de sa ville, son pays, son continent, et du monde entier à travers sa liberté à exercer son métier. C’est grâce à la liberté de la presse que les médias s’occupent de la diffusion de l’information sous toutes ses formes aussi bien traditionnelles que modernes, amplifiée aujourd’hui par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Mais aussi bienfaisant que puisse l’être la liberté de presse à l’humanité, elle a aussi ses revers. L’un des exemples les plus marquants en Afrique est le génocide rwandais dont la Radio des Milles Collines a contribué au déclenchement en 1994. C’est donc pour éviter ce genre de catastrophe et assainir la circulation de l’information et le milieu de la presse qu’il est important d’adopter un code de déontologie du métier de journaliste, comme est censé le disposé chaque profession. Dans cet exposé, il sera question du code de déontologie du journaliste. Qu’entend-on par code de déontologie journalistique ? Reste-t-il le même quel que soit le pays où l’on se trouve ? Comment est-il structuré ? Que peut-on retenir de son application au Bénin ? Comment le rendre plus efficace ? Autant de questions auxquelles cet article va tâcher d’apporter des éléments de réponse.

Les codes de déontologie du journaliste à travers le monde

Les tentatives d’adoption d’un code du journaliste ne datent pas d’hier. Nous devons les premiers efforts dans le domaine au continent européen. L’un des plus vieux codes de déontologie du journaliste est la Charte des devoirs professionnels des journalistes français adoptée en 1918 et revisitée plus tard à deux reprises : la première fois en 1938, puis une deuxième fois en 2011 quand elle fut rebaptisée Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ).

Il n’existe pas vraiment un code de déontologie journalistique universel, commun à tous les pays et tous les organes de presse du monde entier. Néanmoins, toutes les chartes ou codes qu’ils soient à vocation nationale ou internationale, en vigueur ou en projet, ne se contredisent pas. Ils se distinguent essentiellement par le champ qu’ils couvrent et par certaines préoccupations propres à leurs artisans.

Il n’existe donc pas à proprement parler une sorte de serment d’Hippocrate version journaliste. Toutefois, si un code peut prétendre à cela, ce serait La Charte de Munich, puisque qu’elle a été aussi adoptée par la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).

La Charte de Munich

La Charte de déontologie de Munich encore appelée Déclaration des devoirs et des droits des journalistes a été signée le 24 novembre 1971 à Munich en Allemagne, puis adoptée par la Fédération européenne des journalistes composé à l’époque des 6 pays membres de la Communauté Européenne (la France, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas) avec l’Autriche et la Suisse. Elle a ensuite été adoptée par la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) au Congrès d’Istanbul en 1972. Elle rend la charte de 1918 plus universelle en établissant les devoirs (10 au total) des journalistes en plus de leurs droits (5 au total). Elle place le droit à l'information, à la libre expression et à la critique, comme une liberté fondamentale de tout être humain; ce qui octroie au journaliste la possibilité d'accéder librement à l'information, d'enquêter sans se voir opposer le secret des affaires publiques ou privées, ou encore de refuser un acte professionnel qui serait contraire à ses convictions ou à sa conscience. Concernant les devoirs du journaliste, elle précise que la responsabilité du journaliste vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier celle à l'égard de son employeur et des pouvoirs publics ; il se doit de respecter la vérité et la vie privée ainsi que la confidentialité de ses sources. Enfin, il ne doit publier que des informations dont il connaît l'origine.

Toutes les autres chartes à vocation nationale sont structurées de la même manière : un préambule, une déclaration des devoir, et une déclaration des droits. Chaque fois, le nombre de devoirs déclarés est plus important que le nombre de droit, ce qui traduit bien l’énorme responsabilité qui incombe au métier. Le journaliste a donc plus de devoir qu’il n’a de droit.

Au Bénin, Le code de déontologie journalistique auquel doit se référer tout journaliste même si son employeur dispose d’une charte « maison » est intitulé Code de déontologie de la presse béninoise.

Le Code de déontologie de la presse béninoise

Le Code de déontologie de la presse béninoise est constitué comme la Charte de Munich d’un préambule, une déclaration des devoirs, et une déclaration des droits du journaliste béninois. La déclaration des devoirs comprend vingt et un articles tandis que la déclaration des droits en compte six. Il a été rédigé et adopté à Cotonou le 24 Septembre 1999, puis mis à jour le 15 juin 2005. Se basant, sur la réalité béninoise, il établit les règles nécessaires pour garantir la liberté d’expression et assurer le droit du public à l’information.

Bien que le Bénin dispose d’un code de déontologie journalistique en bonne et due forme, la liberté de presse n’y est pas pour autant garantie. En 2007, le rapport national sur l’état de la Liberté de presse au Bénin, de l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Medias (OEDM) faisait état d’un recul du pays dans le domaine. Alors classé par Reporters Sans Frontières, meilleur élève africain en termes de liberté de presse, le Bénin était passé du premier rang à la neuvième position en Afrique. Pour palier cela, une meilleure diffusion du code de déontologie afin que tous les acteurs impliqués puisse s’y référer beaucoup plus souvent et s’y familiariser serait une bonne démarche.

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